"Séminaire", c'est le titre d'une intervention menée avec Pierre-Guilhem auprès des étudiants de l'Ecole préparatoire aux Beaux-Arts de Sète du 25 au 29 mai 2015.
En début de semaine, nous avons proposé aux étudiants de travailler sans parler.
C’est rigolo de voir des étudiants déambuler dans une salle où seuls leurs pas, les bruits d’outils, et les quintes de toux se font entendre. C’est rigolo car ça fait flipper; un tout petit peu, au début surtout, puis très vite les choses changent. Les gestes connus, ceux qui font sens habituellement, sont autant de nouveaux rites qu’il faut à présent explorer. Un garçon entre dans la salle avec une tôle de métal, il fait du son en la pliant : personne ne s’en occupe. Une fille dort sur un matelas. Le garçon pose la tôle, il a sans doute fini son morceau, maintenant il remplit un ballon d’hélium. On accrochera plus tard le ballon aux cheveux de la fille qui dort, en attendant on écoute la sonnerie d’un téléphone portable : personne ne répond.
Ce n’est pas calme, loin de là, et celui qui coupe un morceau de polystyrène pendant quinze minutes nous agace déjà, mais la grâce s’empare des événements à mesure qu’on les observe, et, c’est certain, lorsqu’on ne peut pas parler on prend le temps d’observer; il n’y a que ça.
Pierre-Guilhem: http://pierreguilhem.com
En début de semaine, nous avons proposé aux étudiants de travailler sans parler.
C’est rigolo de voir des étudiants déambuler dans une salle où seuls leurs pas, les bruits d’outils, et les quintes de toux se font entendre. C’est rigolo car ça fait flipper; un tout petit peu, au début surtout, puis très vite les choses changent. Les gestes connus, ceux qui font sens habituellement, sont autant de nouveaux rites qu’il faut à présent explorer. Un garçon entre dans la salle avec une tôle de métal, il fait du son en la pliant : personne ne s’en occupe. Une fille dort sur un matelas. Le garçon pose la tôle, il a sans doute fini son morceau, maintenant il remplit un ballon d’hélium. On accrochera plus tard le ballon aux cheveux de la fille qui dort, en attendant on écoute la sonnerie d’un téléphone portable : personne ne répond.
Ce n’est pas calme, loin de là, et celui qui coupe un morceau de polystyrène pendant quinze minutes nous agace déjà, mais la grâce s’empare des événements à mesure qu’on les observe, et, c’est certain, lorsqu’on ne peut pas parler on prend le temps d’observer; il n’y a que ça.
Pierre-Guilhem: http://pierreguilhem.com